Aujourd'hui, nous quittons Rotorua et passerons l'après-midi dans un car à destination de Wellington. Mais comme le car ne part qu'à 13h, nous avons la matinée à occuper avant, en visitant le musée.
Une partie des photos que je vais poster ici a été prise la veille, au retour d'Hobbiton. Cependant, mon article d'hier était déjà surchargé en photos, alors j'ai préféré les étaler sur celui d'aujourd'hui.
La veille au soir (donc mercredi, pour ceux qui ne suivent pas), nous nous sommes promenées dans Rotorua. Je vous en ai déjà parlé (pour changer...), Rotorua est caractérisée par une forte activité géothermique, qui s'observe notamment grâce aux geysers/lacs d'eau chaude/mud pools/fumées diverses et variées qu'on trouve dans la ville, mais également du fait de l'odeur d'oeuf pourri qu'il y a un peu partout.
Cette odeur est cependant moins présente à certains endroits qu'à d'autre, donc on n'est pas tout le temps obligé de se boucher le nez, mais croyez-moi, quand le vent tourne et que les effluves remontent d'un coup, ça fait un choc olfactif.
Rotorua est aussi considérée comme la capitale de la culture maorie. De nombreuses tribus y vivaient auparavant, et l'art et l'histoire de la ville sont très imprégnés de cette culture.
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Du fait de l'activité volcanique et de la culture maorie, Rotorua est une ville très touristique, et très populaire (enfin, populaire façon NZ, parce que la ville en elle-même c'est quand même 4 rues horizontales toutes parallèles, 3 rues verticales qui les coupent perpendiculairement, et c'est plié. Globalement, faire le tour complet de la ville à pied, ça prend 20 minutes grand maximum).
Il y a donc toutes sortes de boutiques de souvenir, dont beaucoup sont tenus par des chinois qui vendent des colliers soit-disant maoris (qui sont en fait des ronds de plastique accrochés à un bout de fil), tout en expliquant la symbolique dudit collier. Enfin, sachant qu'ils analysent plus ou moins tous les symboles par la même phrase (paix intérieure, infini et prospérité), j'ai tendance à avoir des doutes quant à la légitimité du truc.
Et puis, il y a aussi des librairies, à Rotorua. Ou du moins une, dans laquelle on a passé au moins 30 minutes, à se répéter mutuellement qu'on avait des avions à prendre bientôt, et qu'on ne pouvait pas acheter de livres. Du coup, à la place, j'ai pris en photos les ardoises à l'extérieur de la librairie, avec des citations écrites dessus, juste parce qu'il y en avait une de Tyrion Lannister, et que Peter Dinklage est devenu mon héros absolu (même si en l'occurrence, il n'y est pour rien dans cette citation, je sais bien).
Le lendemain matin, donc jeudi, nous avons passé la matinée à visiter le musée de Rotorua. Ce bâtiment a été pendant des années un Spa, avant de fermer à cause de fréquentations en baisse. Ainsi, une partie entière du musée est dédiée à l'histoire du bâtiment, aux bains, et aux traitements qu'on y trouvait.
Une autre partie concerne le peuple maori, et notamment les tribus qui vivaient aux alentours de la ville, leur histoire, et certaines de leurs légendes. On y trouve aussi de nombreux objets ayant appartenu à ces tribus.
Ensuite, une petite partie ainsi qu'un documentaire sont consacrés aux soldats maoris qui se sont volontairement engagés dans la Deuxième Guerre Mondiale. En effet, même si en France, on apprend tous les mouvements des troupes allemandes, italiennes, anglaises, américaines, etc... On entend très peu parler du rôle des soldats d'Australie et de Nouvelle-Zélande pendant les guerres mondiales. Hors, les deux pays ont contribué en envoyant leurs soldats, des volontaires, à l'autre bout de la planète (ce qui justifie le qualificatif "mondiale", je suppose). Il y a également un jour férié ici pour commémorer les morts à la guerre, ANZAC day (pour Australia and New Zealand Army Corps), le 25 avril. Le documentaire qu'on a regardé au musée était assez triste, puisqu'il donnait la parole soit à des vétérans de la guerre, soit aux familles de ceux qui sont décédés, et que la plupart disaient la même chose : si tous ces jeunes de 17,18, 19 ans à l'époque, ce sont engagés, c'est parce qu'ils voyaient ça comme une opportunité de voyager, et de découvrir le monde. Les plus chanceux sont restés loin de chez eux 4 ans, voire plus, d'autres sont rentrés plus tôt, mais avec des bras, des jambes ou des yeux en moins, et d'autres encore ne sont pas rentrés, alors leurs familles racontaient la lettre qu'ils ont reçu pour leur annoncer qu'ils ne reverraient jamais leur proche, et l'angoisse pour ceux restés au pays.
En sortant de la salle de projection, il y avait un mur, recouvert de photos des morts qui avaient appartenu à la division maorie envoyée au front. Ils n'étaient pas tous là, et pourtant ils recouvraient un pan de mur entier. Jusqu'à présent, je n'avait vu que des mémoriaux avec des noms, mais jamais de photos. Même si voir une liste de nom peut être émouvant, avoir un mur de visage devant soit l'est encore plus, car ça le rend réel. Quand on lit les noms des morts, il y a une partie de fiction : on ne connait pas les personnes derrière ces noms, leur histoire. Ils pourraient être des personnages de livre, ou de film. Rien ne prouve qu'ils ont existé. Avec une photo, c'est différent. Peu importe qu'il s'appelle John, Mike ou Andrew, le gars sur la photo, tout souriant à l'idée de découvrir le monde, était vivant, pour de vrai. Et maintenant, il ne l'est plus.
Je ne vais pas dire que ça a été une révélation, je crois que les profs d'histoire au collège comme au lycée insistent bien sur les ravages des deux guerres mondiales, et multiplient les documentaires avec des histoires tragiques de familles endeuillées. Seulement, le fait que la seule mention de la participation et du sacrifice des troupes australiennes et néo-zélandaises a été une flèche sur une carte en cours d'histoire en première, ça a donné une note un peu dramatique aux visages de ceux qui sont morts en se battant pour nous, et dont très peu en Europe sont conscients de l'existence.
Alors, après avoir bien, mais alors vraiment bien pourri l'ambiance, la dernière partie du musée était consacrée aux dinosaures, parce qu'après les légendes maories et l'histoire du spa, quoi de plus logique?
Ensuite, nous sommes retournées à l'hôtel récupérer nos valises, puis nous sommes montées dans le bus direction Wellington! Ces 7 heures de bus ont probablement été les plus longues de ma vie, soit dit en passant, car le bus était plein à craquer, et qu'on était entouré de bébés, dont au moins un avait un besoin urgent de changement de couche, mais sa n'avait pas l'air de déranger sa mère, donc elle l'a laissé comme ça, malgré les pauses régulières qu'on a fait. Un grand bonheur.
Sur ce, je vous laisse, pense très fort à vous, et vous fait de très gros bisous.
A très bientôt,
Coink'
"One day, I will find the right words, and they will be simple."
–Jack Kerouac
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